J’entends un
bruit au loin. Tout à coup, je sais. Antoine vient de se réveiller. Il est
2h40.
Antoine est
un petit dormeur. La plupart du temps, il estime qu’il a fini sa nuit à
6h20 ; si on a un peu de chance, 6h50.
Mais cette
nuit, la chance n’est pas là ! Elle dort, elle.
Avec Xavier,
nous attendons avant de nous lever, parfois il se rendort. Non, visiblement pas
cette fois.
Je sors du
lit, suivie de près par Xavier.
Chacun son truc ; l’un va chercher un bibi
d’eau, l’autre va chercher Antoine et on se retrouve au point
stratégique : la table à langer.
Antoine ne
semble pas en forme. Il n’a pas de fièvre mais je lui donne tout de même du
doliprane pour le soulager. Il fait ses dents. Elles sortent quasi toutes en
même temps : canines, molaires, prémolaires : tout le monde est à la
fête.
Après avoir
changé sa couche, je m’installe sur le fauteuil dans sa chambre avec Antoine dans les bras.
Je le berce,
le couche et retourne au lit. 2 minutes plus tard, il repleure, je hausse la
voix, je peste, je le berce de nouveau, il s’endort dans mes bras, le recouche,
et il repleure… la petite histoire dure ainsi jusqu’à 4h00.
Il arrive
finalement à se rendormir… jusqu’à 6h00 (soit 20 minutes, avant que mon réveil
sonne).
Dans le lit, ni Xavier, ni moi ne prononçons un mot. Inutile. Nous pensons à la même chose "Mais, putain, c'est pas vrai...". Je lâche à Xavier (ou pour moi-même) "Je vais mooouurir" et me lève définitivement... épuisée.
Et quand la
fatigue et le ras le bol prennent le dessus, je me dis que je n’en aurais pas
un 2eme « ah ça non ! ». Et après, j’oublie quand je vois sa petite trombine
avec ses grands yeux ronds écarquillés et quand il crie dans la maison « Maman,
Mamaaannn ».
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