mercredi 9 janvier 2013

Antoine : 1 an !

Aujourd’hui est un jour un peu particulier puisque Antoine a 1 an. Enfin, pas tout à fait l’heure actuelle mais ce soir vers 18h30.

Et, je me souviens de l'arrivée d'Antoine comme si c'était hier…

Dans la nuit d’un dimanche de janvier de l’année dernière, j’ai commencé à avoir quelques contactions sans toutefois m'empêcher de dormir.

C'est le matin vers 9h00 que les choses ont pris une nouvelle tournure : les contractions devenaient plus douloureuses. J'ai d'abord commencé à perdre un peu de sang. La sage femme m'avait avertie : cela marquerait le début du travail. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que nous serions bientôt 3 !

Exactement comme on me les avait décrites lors des séances de préparation à l'accouchement, les contractions ressemblaient à des vagues. Je sentais la contraction arriver : le bas de mon ventre durcissait puis une douleur déchirante me prenait à la fois le bas du ventre et le dos. Et puis, la contraction s'en allait doucement. Au début, les contractions duraient 1 min et survenaient toutes les 5 à 10 minutes.

A chaque contraction, je soufflais, profondément, lentement, essayant de ne pas me faire submerger par cette vague, me focalisant sur l'idée que j'étais plus forte qu'elle, que tout n'était qu'une question de mental. 
Inlassablement, les yeux fermés, je me répétais dans ma tête : « TIENS LA – TIENS LA ».

On m'avait dit de ne pas arriver trop tôt à la maternité. Si le col n'était pas assez ouvert (moins de 2,5 cm) on me renverrait chez moi pour avancer le travail.

C'est donc avec une force absolue et une concentration extrême que j'ai "tenu" ainsi jusqu'à 13h00 en espérant que les 2,5 cm seraient atteint.
Alors que Xavier, inquiet, essayait de déjeuner et que j'essayais de trouver des positions confortables pour soulager mon dos et mon ventre endoloris, j'ai senti un changement... la panique guettait, sournoise "Et si je n'avais pas le temps d'arriver à la maternité...".

Il est, tout à coup, devenu urgent de partir pour la clinique.
C'est marrant je me rappelle très bien avoir plaisanté quelques mois auparavant en disant à tout le monde que j'enverrais textos et autres messages pour prévenir que le jour J était arrivé, mais à ce moment, je me rappelle très clairement : j'avais mal, vraiment très mal et je n'avais pas envie de plaisanter sur la situation.

Bref, en arrivant à la clinique, Xavier s'est garé à 50m de l'entrée. Je me souviens qu'Audrey m'avait raconté qu'on était venue la chercher en fauteuil roulant tant la douleur lui coupait les jambes. Dans un sursaut d'orgueil, je me suis faite violence et j'ai parcouru ces 50m en espérant que je n'aurais pas de contractions en  chemin.
C'est en attendant dans la salle d'attente que les contractions ont repris. Une sage femme est arrivée, a attendu que la contraction passe et m'a installé dans une chambre équipée d'appareils médicaux.

Je me suis déshabillée, on m'a examiné et on m'a annoncé que j'étais ouverte à 4,5 cm. J'étais fière et soulagée, mais le travail n'était pas fini.
Les contractions devenaient de plus en plus violentes et rapprochées. L'une d'elles fut si forte, que je vomi.
On m'a alors proposé la péridurale. Je ne savais plus quoi faire. J'avais une peur panique de cette aiguille s'enfonçant dans ma colonne vertébrale.

J'ai donc préféré la reporter à la dernière minute.
J'ai soufflé, patienté, transpiré, serré les dents. J'étais ouverte à 6 cm. Je commençais à être vraiment épuisée. J'ai alors déposé les armes et j'ai demandé la péridurale.
L'infirmière est venue me poser la perfusion dans le poignet gauche puis l'anesthésiste est arrivé. Un homme mal rasé qui semblait ne pas s'être couché de la nuit, sortant directement d'un bar pour aller poser des aiguilles dans le dos des gens.
A ce moment là, Xavier était parti remplir des documents administratifs. J'étais seule et putain, oui, j'ai eu peur. J’avais envie de pleurer, de partir en courant, en laissant mon ventre derrière moi.
J'étais secouée de violents tremblements. Je me suis assise sur le bord du lit, la sage femme s'est installée devant moi et m'a pris les mains.
L'anesthésiste m'a badigeonné le dos de produits froids et j'ai tremblé davantage encore. Alors, on m'a demandé de faire le dos rond et de ne surtout plus bouger. 
C'est à cet instant précis, qu'une nouvelle contraction est arrivée. L'anesthésiste était déjà en train de piquer et une décharge électrique m'a parcouru la jambe gauche qui s'est levée à l'horizontale dans un grand mouvement vif. Je regardais ma jambe avec des yeux horrifiés. A cet instant là, je n'aurais pas pu être plus terrorisée.

Une fois, la péridurale posée et deux doses d'anesthésiant plus tard, j'ai commencé à me sentir mieux. Je sentais juste mon ventre se durcir lors des contractions.
On m'a alors percé la poche des eaux avec une sorte de tige pointue en plastique.
Tout est ensuite allé très vite. Le col s'est ouvert à son maximum (10 cm). Je commençais d'ailleurs à sentir des pressions sur mon périnée m'indiquant que j'allais bientôt devoir pousser.

Mon gynécologue est arrivé accompagné de 3 autres infirmières. On m'a demandé de pousser, ce que j'ai fait à 4 reprises et 8 minutes pus tard, je tendais la main pour sentir le crâne chaud et mouillé d'Antoine en train de sortir. C'était merveilleux. L'aboutissement de 9 mois de cohabitation et d'amour.
J'ai tendu l'autre main pour attraper son petit bras, j'ai tiré doucement et Antoine est sorti. La sage femme m'a aidé à le poser sur ma poitrine nue. Un moment tendre et inoubliable. A cet instant, je ne pourrais pas dire ce qui s'est passé dans la pièce. Seul Antoine existait. Il prenait toute la place. Pendant quelques secondes, nous étions tous les 2 dans une bulle. Xavier, après avoir coupé le cordon, est très vite rentré dans mon champ de vision.
Ca y est, nous étions 3.







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